Avoir la chance de vivre en démocratie demande aux citoyens qui ont le privilège d’en bénéficier, de s’investir pour veiller à ce qu’elle ne s’éteigne pas. La démocratie c’est fragile, nous en avons la preuve régulièrement.
Nous avons des droits qui sont accompagnés en retour de responsabilités. La consultation des citoyens est une composante démocratique essentielle dans le panorama de la gouvernance municipale de toute ville qui veut intégrer les principes du développement durable; la participation et l’engagement citoyen en font partie.
Pour que les citoyens puissent exercer leurs droits de participation à la vie municipale, il faut que des mécanismes formels existent pour leur permettre de remplir cette responsabilité citoyenne. En fait ils ont le droit de participer et c’est un devoir de le faire. S’ils ne peuvent plus remplir ce devoir citoyen parce que les structures pour le soutenir n’existent plus, alors il ne leur restera plus que leur pouvoir de s’indigner dans l’espace public, ce qui serait extrêmement déplorable dans un Québec démocratique qui souhaite mettre en place un gouvernement de proximité.
C’est pourquoi d’entrée de jeu, je souhaite rappeler certains principes que nous retrouvons dans la Stratégie gouvernementale de développement durable 2015-2020 et particulièrement l’orientation 6 : assurer l’aménagement durable du territoire et soutenir le dynamisme des collectivités.
Cette stratégie gouvernementale s’adresse aux ministères et organismes québécois, tant dans leur gestion interne que dans l’exécution de leurs mandats. Ils doivent également prendre en compte les 16 principes de développement durable1 énoncés dans la LDD, dans leurs sphères d’interventions. « Cette obligation vise principalement les actions structurantes comme l’élaboration et la révision des lois, des politiques, des stratégies, des plans d’action et des programmes d’envergure ainsi que les activités liées à leur plan d’action de développement durable ». Ch.2 point 2.1.4, page 7.
Dans le projet de loi 109, on voit transparaitre la prise en compte du principe sur l’efficacité économique, ce qui est très responsable, cependant on ne voit pas très bien la prise en compte du principe sur la participation et l’engagement, ce qui est dommage parce que c’était une belle occasion de renouveler la démocratie urbaine dans une vision de développement durable.
Mémoire de Marie-Christine Boulanger (578.82 Ko).