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Politique économique américaine 2017-2020

M. Sylvain Mélançon fait état, le 13 décembre 2016, de l’évolution sinueuse de la pensée économique de M. Donald Trump au cours de la récente campagne électorale américaine.

Paul Krugman

En 2015, Paul Krugman faisait le constat que la base républicaine ne partageait pas vraiment les illusions économiques de l’establishment républicain.

Plan fiscal de Donald Trump, 1ère version, 2015

La première version du plan fiscal de Donald Trump prévoyait, entre autres :

  • l’élimination de l’impôt pour les contribuables gagnant moins de 25 000 $;
  • l’imposition du revenu des entreprises au niveau international;
  • l’augmentation de l’impôt des riches.

Selon les économistes, ce plan entraînerait une réduction énorme des recettes publiques sans mesure pour compenser ces pertes de revenus.

Plan fiscal de Donald Trump, 2e version, juillet 2016

La pensée de Donald Trump évolue alors vers :

  • la formulation de la menace d’imposer des tarifs élevés pour obtenir des concessions des partenaires commerciaux des États-Unis;
  • le financement de la dette par l’impression d’argent;
  • l’expulsion de 10 millions d’immigrants illégaux.

Les propositions susmentionnées amène Mark Pence, du Centre de recherche Keystone, à anticiper des perturbations économiques considérables (ex. : fermeture d’usine employant des travailleurs à très faible revenu, climat d’incertitude découlant de politiques étrangères agressives, réduction du filet social).

Le 22 octobre 2016, 360 économistes, dont 18 prix Nobel, manifestent leur désaccord avec le plan de Donald Trump.  Ils lui reprochent notamment :

    Usa drapeau 350
  • de dégrader la confiance dans les institutions publiques qui diffusent des informations sur l’économie;
  • d’affirmer erronément que la renégociation de l’ALENA ou l’imposition de droits de douane sur les produits chinois augmenterait l’emploi dans le secteur manufacturier.  En fait, l’automatisation a eu plus d’impact sur la diminution de l’emploi que la mise en place d’accords commerciaux.  Depuis les années 1980, l’emplacement et la composition du PIB manufacturier a effectivement changé, mais le niveau de production a plus que doublé aux États-Unis;
  • de suggérer à tort que l’élimination de l’Agence de protection de l’environnement ou du ministère de l’Éducation réduirait sensiblement le déficit budgétaire;
  • d’utiliser l’immigration comme un leurre pour tromper les électeurs sur les questions de la stagnation des salaires chez les ménages à faible niveau d’éducation;
  • d’énoncer des statistiques économiques fausses et trompeuses.

En bref, ces économistes estiment que Donald Trump représente un danger unique pour le fonctionnement des institutions économiques et la prospérité des États-Unis.

Réactions aux élections du 8 novembre 2016

À la suite de l’élection de Donald Trump, des économistes éminents se sont montrés alarmistes en :

  • avertissant les investisseurs qu’ils devaient se préparer à une récession;
  • manifestant la crainte que les politiques commerciales protectionnistes n’entraînent une guerre commerciale qui déclenchera une récession;
  • redoutant la ruine de l’économie mondiale.

Plan de 100 jours de Donald Trump pour rendre sa grandeur à l’Amérique, 1ère version du 22 octobre 2016

Quelques jours avant son élection, Donald Trump avait dévoilé un plan pour ses 100 premiers jours au pouvoir.  Parmi les initiatives envisagées, citons :

  • la renégociation de l’ALENA et le retrait du Partenariat Trans-Pacifique;
  • la chasse aux abus dans les échanges commerciaux internationaux;
  • la levée des restrictions à l’exploitation des réserves énergétiques;
  • la relance du projet de pipeline Keystone;
  • l’instauration de baisses d’impôt généralisées;
  • l’établissement de tarifs douaniers pour pénaliser les entreprises qui délocalisent leur production;
  • la mise en place d’un plan de rénovation des infrastructures et de développement énergétique de 1 000 milliards de dollars;
  • l’abrogation et remplacement de l’Obamacare;
  • le renforcement de la frontière avec le Mexique pour contrer les immigrants illégaux;
  • l’augmentation des fonds destinés aux forces de l’ordre et à l’armée.

Plan de 100 jours de Donald Trump, 2e version du 21 novembre 2016

Le 21 novembre 2016, Donald Trump réitère l’essentiel de ses propositions antérieures en insistant sur :

    Cubes interrogation
  • le retrait des États-Unis du TPP, signé en 2015 par douze pays de la région Asie-Pacifique, mais sans la Chine;
  • l’amorce d’enquêtes sur les abus des programmes de visas  afin de ne pas disqualifier les travailleurs américains;
  • l’élaboration par le ministère de la Défense d’un plan complet destiné à protéger les infrastructures vitales de l’Amérique des cyberattaques et de toutes les autres formes d’attaques;
  • l’annulation des restrictions tueuses d’emplois dans la production  d’énergie;
  • la promesse de lutter contre la bureaucratie en supprimant deux réglementations pour toute nouvelle réglementation adoptée, et pour une «éthique» politique renouvelée.

Attentes des économistes

Une économie à la Donald Trump devrait faire en sorte que le PIB réel pourrait se situer à 2,2 % en 2017 et à 2,3 % en 2018.  A court terme, les politiques budgétaires pourraient stimuler le PIB, mais bon nombre des facteurs sous-jacents aux États-Unis ne seraient pas facilement modifiés.

L’inflation atteindrait 2,2 % en 2017 et 2,4 % en 2018. Une guerre commerciale pourrait augmenter le prix des importations.

Les probabilités d’une récession sont estimées à 19 %  au cours des 12 prochains mois.

Date de dernière mise à jour : 06/04/2020

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