Différents indices suggèrent un retour à la stagnation séculaire, soit aux taux de croissance qui étaient la norme avant le XIXe siècle. À ce titre, citons le niveau des exportations, des investissements, des taux d’intérêt ainsi que l’inefficacité des assouplissements monétaires. Au Québec, le taux de croissance du PIB fut de 3,5 % de 1970 à 1980 et de 1,8 % de 2010 à 2015.
La notion de stagnation séculaire est exclue du vocabulaire des organismes internationaux (ex. FMI, OCDE), des politiciens (ex. ministres des finances), de la Banque du Canada et du Directeur des affaires parlementaires du budget (Ottawa).
Un certain nombre de facteurs militent en faveur de la reconnaissance de cette théorie, tels que :
- la saturation et la maturité des marchés (la demande ne peut que décroître, étant donné qu’une bonne partie de la population possède déjà tous les biens et les services nécessaires);
- les nouvelles technologies ont peu d’effets d’entraînement sur l’économie (panne d’innovation et dématérialisation);
- la mauvaise répartition du pouvoir d’achat;
- l’endettement public et privé croissant;
- le déclin démographique dans les pays développés;
- la montée de la financiarisation;
- l’importance croissante des secteurs moins productifs (ex. les services);
- l’incertitude économique et politique (ex. BREXIT, populisme, protectionnisme, ralentissement marqué de plusieurs économies émergentes).