Bonjour à tous,
D’abord merci à M. Laganière de nous donner l’occasion de vous rencontrer aujourd’hui et de vous faire part rapidement de notre vision du dossier du pont de Québec. C’est un beau défi qu’il m’a donné soit de vous résumer en 15 minutes les 2 ans de travail de notre groupe et aussi de l’évolution du dossier du pont de Québec. Mais notre groupe aime les défis et je vais tenter de faire ça le mieux possible.
Faut dire d’entrée de jeu que nous respectons au plus haut point le travail fait par M. L’Hébreux et que c’est à la suite de ses présentations au Collectif implique-action 55+ que nous avons formé notre groupe.
Les membres du Groupe avenir du pont de Québec présents ici :
- Gérard Bureau, ex-administrateur dans le privé et le public,
- Michel Duguay, physicien et professeur en génie, Université Laval,
- Jean Hémond, ingénieur mécanique à la retraite,
- Lucien Viel, ingénieur civil spécialisé en structure.
- Il y a aussi Alain April, un ex-membre très actif qui nous a quitté pour donner davantage d’énergie à d’autres dossiers. Il faut dire aussi qu’Alain est à l’origine de la création du Collectif. Un ex-homme d’affaires beauceron, M. Georges Lacroix est présentement en Floride et enfin Carl Lavoie, un archéologue est au travail aujourd’hui. Vous voyez que c’est un équipe aux talents variés, ça a cliqué dès le début et je suis très fier de travailler avec ce groupe qui est très supportant. Nous manquons nécessairement d’une ou plusieurs femmes dans le groupe mais nous n’avons pu en trouver. Ça a des effets!!! Diane Duquet (ex-vice présidente du Collectif) est venue à l'une de nos rencontres et m’a dit que les échanges étaient plutôt virils). Enfin!! Chacun a amené des éléments qui font que nous avons pu réaliser les actions suivantes.
Qu’avons-nous fait?
Nous avons commencé des recherches qui se sont avérées ardues, et le sont encore, auprès de certains intervenants, notamment le CN, mais néanmoins le 21 août 2015, nous avons fait une conférence de presse et présenté un document de 55 pages intitulé Un lien capital qui décrivait le pont vu sous plusieurs aspects, posait plusieurs questions et proposait diverses solutions dont la principale était qu’il soit cédé à un corporation indépendante financée par les divers intervenants.
Par la suite, le dossier a été pris en charge par les maires et nous avons suivi le déroulement des événements en faisant des suggestions à l’occasion, notamment de nommer un médiateur.
En parallèle, notre groupe s’est enrichi de personnes plus près du génie civil : Lucien Viel et Jean Hémond. Nous consultons aussi Mario Fafard, professeur de génie civil à l’Université Laval, ce qui nous aide à mieux comprendre la problématique au plan technique. J’espère que j’ai bien appris la leçon !!!! Sinon, je suis à la bonne place pour me faire reprendre! Il y a certainement plusieurs ingénieurs en structure dans la salle et messieurs Viel, Fafard et Hémond sont là aussi!!!
Deux constats majeurs
- La peinture du pont a plus qu’un but, essentiellement esthétique, tel que véhiculé par les journaux et certains intervenants. En effet, ce qu’on appelle peinture consiste en le nettoyage à nu du métal, le recouvrement de celui-ci par deux couches d’enduit protecteur et ensuite une couche de peinture pour des fins esthétiques. La préparation de la surface et la pose des deux premiers enduits constituent certainement une bonne partie des coûts de l’opération mais assure la protection du métal contre la rouille et donc de l’affaiblissement de celui-ci. Dans le cas du pont Le Forth en Écosse, la garantie est de 25 ans. De toute façon, dire que la peinture est essentiellement esthétique ne tient pas la route. Alors pourquoi l’acier galvanisé, l’acier inoxydable et même la peinture époxy ont-ils été inventés? Des inventions qui n’étaient pas là ou n’étaient pas encore utilisées lors de la construction du pont de Québec (dans ce temps-là, on protégeait le métal une fois installé).
- Le pont de Québec est une structure isostatique, ce qui fait que ne pas protéger le métal risque de diminuer sensiblement la durée de vie du pont et aussi qu’avant de procéder à la protection de celui-ci, il faut s’assurer que les éléments essentiels ne risquent pas de devenir défectueux avant d’être protégés. En effet, les caractéristiques d’une structure isostatique, si j’ai bien compris ma leçon, c'est qu’une structure comme celle-là dépend pour son intégrité d’éléments essentiels qui sont difficiles, voire quasi impossibles à remplacer. Si l'un de ces éléments venait à perdre ses propriétés, le pont devra être condamné. Ceci veut dire aussi qu’un pont comme celui-là doit être suivi de façon très serrée, inspecté régulièrement et « monitoré » par un système informatique appelé modélisation. Ça veut dire aussi que si l'un seul de ces éléments est trop détérioré ou risque de l’être avant d’être protégé, il se peut qu’il y ait beaucoup d’argent investi en protection (peinture) en pure perte.
Notre analyse
Ces deux constats ont fait que notre groupe propose que les décisions d’ingénierie et d’entretien comme la pose d’enduit protecteur et de peinture ne soient prises qu'à la suite de relevés exhaustifs des détériorations (rouilles, fissures, etc.) sur les éléments essentiels et une analyse structurale complète. Le fait que pour le pont de La Forth en Écosse, un pont ayant les mêmes caractéristiques que le pont de Québec, la même procédure a été suivie et nous rassure à ce sujet.
À partir des résultats de cette étude, notre groupe a préparé des documents pour proposer comment pourrait se dérouler la suite des choses. Je n’entrerai pas dans le détail de ces propositions mais je vous en reparle un peu plus tard.
Qu’avons-nous fait par la suite?
- Élections fédérales d'octobre 2015 (nous avons fait connaître notre position aux partis politiques en rencontrant plusieurs candidats, pris acte de leurs engagements et suivons le dossier).
- Rencontre avec le député Joël Lighbound pour exposer notre vision du dossier et proposer un cadre décisionnel et un modèle d’organisation pour arriver à une solution.
- Comme vous savez tous, la première rencontre promise par les libéraux a eu lieu récemment et à la suite de celle-ci, nous avons demandé à rencontrer le ministre Marc Garneau, toujours dans le but d’aider à trouver des voies pour arriver à une solution.
- Je vous remets 3 documents que nous avons déposés à M.Lightbound lors de notre rencontre, soit :
Ce que l’Ordre ou les ingénieurs peuvent faire pour aider
- Faire de la promotion pour qu’un monument du génie civil comme ce pont soit entretenu de façon optimale et offrir une aide pour que les négociations se fassent sur des bases techniques solides.
- Veiller à ce que les décisions d’ingénierie et d’entretien qui sont prises le soient à la suite des relevés exhaustifs des détériorations (rouilles, fissures, etc.) et une analyse structurale complète. C’est-à-dire, nous appuyer dans notre proposition à cet effet.
- En fait, nous croyons que si l’équation est claire, les décisions seront plus faciles. M.Viel a dit une parole sage (personne ne conteste la loi d’Ohm).
Conclusion
Si vous avez des questions ou réactions spontanées, nous vous écoutons avec plaisir. À noter que M. Viel est là ainsi que les autres membres du groupe pour m’aider à répondre à vos questions et recueillir vos commentaires et suggestions. Notre groupe assistera à la conférence de M. L’Hébreux et nous serons là à la fin si certains ou certaines d’entre vous avez des commentaires ou suggestions ou même encore plus avez le goût de vous impliquer avec notre groupe et s’assurer que notre région ne passe pas à côté de quelque chose d’important.
Merci de votre attention.