Raison d'être
Réfléchir et échanger à partir d’un texte (roman, essai, articles, résultats de recherche…) ou d’un documentaire ou film. À travers la lecture ou le visionnement et la perception individuelle et du groupe, élargir ses connaissances et son champ de réflexion.
Faire évoluer sa propre vision d’un sujet, d’un enjeu individuel, universel ou de société, d’une question particulière ou d’une problématique plus étendue, dans un lieu propice à la co-construction de sens, dans un climat d’écoute et de respect mutuel. Éventuellement, si le résultat s’y prête, assurer la transmission des apprentissages collectifs du groupe.
Pourquoi ce nom?
Parce qu’à travers les échanges, les membres se relient et sont interconnectés par le partage de pensées et d’idées sur des sujets qui les concernent.
Les citations suivantes représentent bien l’esprit dans lequel s’inscrit ce groupe de lecture, de partage et d’écriture.
Notre civilisation sépare plus qu’elle ne relie. Nous sommes en manque de reliance, et celle-ci est devenue besoin vital; elle n’est pas seulement complémentaire à l’individualisme, elle est aussi la réponse aux inquiétudes, incertitudes et angoisses de la vie individuelle. Parce que nous devons assumer l’incertitude et l’inquiétude, parce qu’il existe beaucoup de sources d’angoisse, nous avons besoin de forces qui nous tiennent et nous relient. Nous avons besoin de reliance parce que nous sommes dans l’aventure inconnue. Nous devons assumer le fait d’être là sans savoir pourquoi. Edgar Morin, La Méthode, tome VI, Éthique, 2005, p. 115.
Une partie de la définition de la reliance, c’est le partage des solitudes acceptées et l'échange des différences respectées : dans une telle formule se retrouvent les dimensions philosophiques psychologiques, sociales et politiques. Marcel Bolle de Bal, chercheur, professeur de sociologie et de psychosociologie.
Clientèle visée
Toute personne ayant des intérêts variés, passionnée par la lecture, qui aime discuter dans un contexte d’ouverture et de respect et se laisser aller à l’écriture spontanée pour explorer l’essentiel et aller plus loin (8 à 10 participants). Ce groupe dirigé par Marie-Christine Boulanger a mis fin à ses activités à l'automne 2017.
Règles du jeu
- écoute, ouverture, tolérance;
- participation active;
- respect du temps de parole de chacun;
- avoir du plaisir sans compétition ni obligation de performance.
Méthodologie
Chaque rencontre se déroulait de la façon suivante :
- lecture individuelle préalable du texte choisi ou visionnement du documentaire ou film;
- tour de table; chacun présente un résumé de sa lecture ou visionnement (perception, émotion, passage marquant ou impression générale) (5 minutes chacun);
- résonnances et échanges de propos et de points de vue (1 heure);
- pour terminer la rencontre, chaque participant écrit pendant 15 minutes, un texte bref d’un ou deux paragraphes sur ses impressions, constats, émotions, souvenirs…liés aux échanges du jour. Lecture des textes et résonnances (1 heure);
- conclusion et choix du prochain texte, proposé par les membres et accepté par tous.
Pour certains sujets interpellant davantage les membres, un spécialiste de la question pourrait être invité et le sujet pourrait même faire l’objet d’un atelier. Un sujet pourra être traité sous différents angles et faire l’objet de plus d’une rencontre. Par exemple, on peut envisager de travailler un thème en l’abordant par une fiction, le compléter par la lecture d’un essai ou d’un article ou résultat de recherche sur le sujet.
Dernières rencontres
- Reporté à une date ultérieure : Le thème abordé est celui de la transmission. Une visite individuelle au Monastère des Augustines marque le point de départ des discussions sur divers types d’engagement bénévole. Le leg de cette communauté religieuse et sa contribution à la société québécoise dès le début de la colonisation sont une source d'inspiration sur nos propres engagements, comme proches aidants et comme bénévoles. Quels types de personnes sommes-nous dans nos engagements bénévoles ou citoyens? À partir d’un texte de l’un des participants, la réflexion s’amorce sur les types d’engagement qu’il décrit : le militant, l’administrateur, l’aidant, les spécialistes ou généralistes de l’ombre, et ceux qui agissent ponctuellement. Activité initialement prévue le 16 juin 2017.
- Le 26 mai 2017 : Un film qui nous a fait pleurer, un film qui nous a fait rire et pourquoi, quelles émotions cela faisait remonter en soi.
- Les dramatiques : Les échanges portent à la fois sur les films de guerre et de violence et comment celle-ci entraîne la folie humaine, sauf chez ceux qui bravent l’autorité pour alléger la souffrance des autres. (Dans la vallée d’Élat, Le choix de Sophie, La liste de Schindler et l’Attentat tiré du roman de Yasmina Khadra). Donc, conversations plutôt empreintes de la capacité de l’humain à créer de l’horreur. Il y a les héros dont l’histoire se souvient, mais derrière ces héros, il y a les héros du quotidien que l’histoire n’a pas retenus, mais qui sont justement des superhéros du quotidien. Nous avons aussi parlé du film Cézanne et moi, qui relate l’amitié de deux hommes que tout séparait et la vie, cette imprévisible, a inversé leur rôle et leur place dans la société. Amour, un film de Aneke, sur la difficile relation qui unit un vieux couple et qui est mis à rude épreuve par la dégradation de l’état de santé de l’un d’eux. Finalement un film québécois, le Démembrement qui a suscité bien des réflexions sur les relations familiales, mais aussi sur notre société rurale qui meurt à petit feu sous la spéculation qui frappe les terres agricoles et la détresse des agriculteurs.
- Les comédies : Il restait peu de temps à consacrer à cet aspect, mais l’humour est quelque chose de très personnel. Ce qui fait rire l’un ne fait pas nécessairement rire l’autre. Nous avons fait un sprint sur : Le dîner de cons, La grande séduction, L’univers de Woody Allen, et l’absurde (comme Y’a-t-il un pilote dans l’avion?), La fresque sociale d’une époque à travers une comédie (Quand Harry rencontre Sally). L’amitié et la compassion entre deux êtres que tout séparait a été abordées avec le film français, Intouchable.
- Le 5 mai 2017 : Foutez-vous la paix et commencez à vivre. Cet ouvrage français de Fabrice Midal a apporté un vent de fraîcheur. Il est l’un des chefs de file de la méditation qu’il dépoussière et intègre avec simplicité dans le quotidien, sans gourou ni pression. Sa position déculpabilise de la dictature des autres, des diktats de société, des courants de la mode et de notre propre petite voix intérieure. Bref : retour à plus de simplicité, de dégagement et de plaisir. On se fout la paix, voilà !