Lefevre, T. Sortir de l’impasse, 195-6
« On peut donc définir un seuil pour chaque processus terrestre dégradé par les activités humaines [pollution, qualité de l’eau, qualité des sols, dérèglement du climat, déclin de la biodiversité, etc.] au-dessus duquel le bien-être commencera à être dégradé globalement. [...] Deux hypothèses non-indépendantes semblent donc pouvoir expliquer le paradoxe de l’environnementaliste. Le bien-être humain moyen de l’humanité semble croître, d’une part, [...] grâce à l’innovation technologique, d’autre part du fait que les dégradations environnementales n’ont pas encore atteint un niveau pour lequel des répercussions soient négatives sur le bien-être. »
Mead, H. Trop tard, 40-1
« Quand on suit les courbes des différents paramètres retenus dans l’analyse du Club de Rome, c’est l’effondrement de la production industrielle, c’est-à-dire du système économique extractiviste et productiviste lui-même, qui marque le début de la série d’effondrements. Cela résultera d’une situation où les ressources naturelles, surtout, non renouvelables, surtout énergétiques, deviendront moins facilement accessibles et donc trop chères pour assurer la pérennité du système. [...] Le système exige une croissance constante et cela est en conflit direct avec les impacts planétaires que les activités industrielles en cause génèrent aujourd’hui. »
Harari, Y. N., Sapiens, 95-6
« Homo sapiens provoqua l’extinction de près de la moitié des grands animaux de la planète, bien avant que l’homme n’invente la roue, l’écriture ou les outils de fer. Cette tragédie écologique s’est rejouée en miniature un nombre incalculable de fois après la Révolution agricole. [...] Le première vague d’extinction, qui accompagna l’essor des fourrageurs et fut suivie par la deuxième, qui accompagna l’essor des cultivateurs, nous offre une perspective intéressante sur la troisième vague que provoque aujourd’hui l’activité industrielle. »
Suzuki, D. La planète en héritage, 61 à 63 (passages abrégés)
« Imaginons une éprouvette remplie de nourriture pour bactéries. On dépose une bactérie qui se développe de minute en minute. Au temps zéro, il y a 1 cellule; après 1 minute, il y en a 2; après 2 minutes, 4; après 3 minutes, 8; etc. Voilà ce qu’est la croissance exponentielle. Après 60 minutes, l’éprouvette est remplie de bactéries et il ne reste plus de nourrriture. À quel moment l’éprouvette est-elle à moitié remplie? Après 59 minutes, bien sûr, et seulement une minute plus tard, elle est entièrement remplie. Après 58 minutes, elle l’est à 25 % [...] Après 55 minutes, l’éprouvette n’est remplie qu’à 3 %. Si, à ce moment-là, l’une des bactéries fait remarquer qu’elles ont un problème démographique, les autres lui riront au nez [...] Pourtant, dans pas plus de 5 minutes, l’éprouvette sera pleine. [...] Notre habitat est circonscrit et fixe ; il ne peut pas croître. [...] Chaque scientifique avec lequel j’en ai discuté convient avec moi que nous sommes déjà dans la 59e minute. »
Suzuki, D. La planète en héritage, 27
« À cause de notre poids démographique, de notre puissance technologique, de notre consommation effrénée et de notre économie [mondialisée], l’empreinte humaine est visible en avion à des kilomètres d’altitude, dans les énormes lacs qui jouxtent les barrages, dans les vastes coupes à blanc des forêts, dans les fermes géantes, dans les villes immenses toutes quadrillées de rues, recouvertes d’un dôme de pollution et irradiant de lumière au plus profond de la nuit. »
W. Rees et M. Wackernagel, Notre empreinte écologique, 243
« À cause de cette surexploitation continue, l’humanité accumule une dette écologique. Cette dette est la somme de tous les déficits annuels. En 2050, dans ce scénario « business as usual », la dette accumulée correspondra à 34 années de productivité biologique de la planète entière. En outre, la surexploitation continuera au-delà de 2050 et la dette devrait donc continuer à s’accumuler. »
Hamilton, C., 2014 cité in I. Angus, Face à l’Anthropocène, 73
« Ce n’est pas l’effet de plus en plus marqué de l’activité humaine sur l’environnement qui caractérise l’Anthropocène, mais plutôt l’interférence de l’humanité dans les processus qui déterminent l’évolution géologique de la planète. »
Broswimmer, F. J. Écocide, 11
« L’Homo sapiens n’existe pas depuis beaucoup plus de 130 000 ans. Cependant, il faudrait entre 10 millions et 25 millions d’années au processus naturel d’évolution des espèces pour corriger la dévastation de la biodiversité de la Terre déclenchée au cours des millénaires passés par les sociétés humaines, et en particulier par les générations récentes. Les changements de la biosphère mondiale induits par l’homme sont sans précédent. Ils comprennent la rupture à l’échelle mondiale des cycles biochimiques, le changement climatique rapide, l’érosion massive des sols, la désertification extensive et le relâchement effréné de toxines synthétiques et d’organismes génétiquement modifiés. »
Diamond, J. Le troisième chimpanzé, paru en 1992, traduction française, 369-70
« Le pire est sûrement à venir. Lorsque mes jeunes enfants atteindront l’âge de la retraite, la moitié des espèces peuplant le monde auront disparu, l’air sera chargé de radioactivité et les mers seront polluées par le pétrole.
Sans aucun doute, deux raisons évidentes expliquent en grande partie ce gâchis : d’une part, la technologie moderne, par sa puissance, est susceptible de créer de plus grands dégâts que les haches de pierre de jadis; d’autre part, la population humaine mondiale est plus nombreuse qu’elle ne l’a jamais été. Mais il se pourrait qu’un troisième facteur ait également joué : les hommes n’envisagent plus aujourd’hui de la même façon qu’autrefois leur rapport à l’environnement. »
Heinberg, R. et D. Fridley J. Un futur renouvelable, 164
« À notre connaissance, il n’existe aucun projet pilote en conditions réelles où tous les procédés industriels utilisés dans la fabrication des technologies d’énergie renouvelable sont alimentés par de l’énergie renouvelable. […] Alors, d’où viendra l’énergie pour alimenter la transition? En réalité, la plus grande part de celle-ci devra venir de combustibles fossiles, au moins du début du processus jusqu’à la mi-parcours. […] Accélérer la transition énergétique exigera de détourner plus d’énergie vers ce projet gargantuesque. Par conséquent, moins d’énergie sera disponible pour toutes nos activités déjà en cours […] »
Heinberg, R. et D. Fridley J. Un futur renouvelable, 177
« La réduction de la croissance économique ne devrait absolument pas surprendre : une vieille école de pensée [le rapport du Club de Rome, 1972] affirme que l’expansion physique ne peut pas continuer indéfiniment sur une planète finie. Cependant, cette réduction présente des défis sérieux non seulement pour les systèmes économiques et politiques, mais pour la transition elle-même : comment les sociétés obtiendront-elles suffisamment d’argent pour l’expansion rapide et spectaculaire des infrastructures d’énergie renouvelable si leurs économies stagnent au lieu de croître? »
Heinberg, R. et D. Fridley J. Un futur renouvelable, 248
« Si la transition vers l’énergie renouvelable mène à une réduction globale de la disponibilité de l’énergie, si la mobilité est diminuée et si de nombreux procédés industriels exigeant de hautes températures [...] deviennent plus chers ou diminuent, la conservation plutôt que la consommation devra alors devenir une priorité à l’ère de l’après-pétrole. »
Heinberg, R. et D. Fridley J. Un futur renouvelable, 192
« Il est peut-être utile de conserver une perspective à long terme et un point de vue philosophique de ce moment historique. Les combustibles fossiles ont permis un dépassement temporaire des niveaux de population et des modes de consommation. Néanmoins, la planète a des limites finies et notre utilisation de l’énergie ainsi que la taille de la population seront inévitablement limitées, volontairement ou non. La transition [...] offre une occasion de nous adapter aux limites planétaires en effectuant des choix, de préserver le meilleur de ce que nous avons accompli au cours de notre bref flirt avec les sources d’énergie non renouvelables. D’une certaine façon, la transition à l’énergie renouvelable du XXIe siècle est une sorte de retour des choses. Après tout, pour plus de 99 % de l’histoire de notre espèce, nous avons vécu entièrement avec des sources d’énergie renouvelables. »
Burch, M. La voie de la simplicité, 24
«Selon Duane Elgin, la simplicité volontaire est « un mode de vie extérieurement simple et intérieurement riche ». Elle nous invite à accorder plus de temps et d’énergie à satisfaire nos aspirations non matérielles tout en comblant nos besoins matériels le plus simplement, directement et efficacement possible. »