Si l’on fait abstraction des principales variables au sujet des glucides (fibres solubles, llipides et protéines) qui influencent l’index glycémique d’un repas, qu’est-ce qui fait que certains produits alimentaires à base de glucides auront un effet mineur sur la glycémie, contrairement à la majorité des produits céréaliers? Hé bien, ce sont les caractéristiques physico-chimiques de l’amidon de ce produit céréalier qui détermineront principalement son index glycémique!
À cet égard, soulignons que l’amidon est constitué de deux types de composants moléculaires : l’amylose et l’amylopectine. La proportion d’amylose par rapport à l’amylopectine détermine les effets nutritionnels sur le corps humain étant, donné que l’amylose est un amidon qui résiste à la digestion des enzymes. Moins il y a d’amylose dans un amidon, plus son index glycémique est élevé, et plus il y en a, plus l’index glycémique est bas. En d’autres mots, plus le taux de décomposition des amidons en glucose est élevé, plus son index glycémique est élevé, et plus ce taux de décomposition des amidons est faible, plus son index glycémique est bas.
Notons que les amidons de céréales contiennent en général entre 15 et 28 % d’amylose, comparativement aux amidons des pommes de terre qui en contiennent de 17 à 22 % et aux amidons des légumineuses qui en contiennent beaucoup, soit entre 33 et 66 %. On peut donc facilement comprendre pourquoi la pomme de terre, qui a un taux d’amylose très faible, a un index glycémique élevé; tandis que les lentilles, qui ont un taux d’amylose élevé, ont un index glycémique très bas. La pomme de terre, même si on la considère comme un légume, se range dans les céréales du point de vue physico-chimique par sa concentration élevée en amidons et son faible contenu en amylose.
Outre le contenu et la nature des nutriments qui font partie intégrante des céréales et produits à base de céréales, l’index glycémique de ces derniers produits est entre autres dicté par la structure moléculaire de leurs amidons (le rapport amylose/amylopectine). De plus, ce rapport amylose/ amylopectine peut être très différent d’une famille botanique à l’autre mais également d’une variété à l’autre, à l’intérieur d’une même famille. Malheureusement, la structure moléculaire d’origine de plusieurs céréales a été modifié en raison des améliorations génétiques qu’elles ont subies. Avec le temps, cela a entraîné une baisse du rapport amylose/amylopectine, donc une augmentation de leur index glycémique.
Leur index glycémique, de surcroît, varie en fonction de l’eau, de la température et du temps, ce qui entraîne également une modification de la structure de l’amidon. Aussi, chaque traitement industriel ou culinaire impliquant l’eau et la chaleur entraîne une transformation de l’aliment différente de son origine ainsi qu’une digestibilité différente, d’où découle une modification de son index glycémique.
C’est ainsi que les céréales hybridées et génétiquement améliorées ainsi que les techniques industrielles de traitement, de cuisson et de conservation de l’industrie agroalimentaire, observées depuis les 50-75 dernières années, sont les principales responsables de la hausse de l’index glycémique des glucides à base d'amidon et plus particulièrement des céréales et produits à base de céréales.